Il conduit à l’expression de scénarios et s’attache à concilier le contexte commercial et urbain du quartier, les normes en vigueur, les distinctions entre commerces « sensibles » qui nécessitent des équipements particuliers (les vitrines réfrigérées, …) , les « non sensibles » qui ne demandent que de simples étals, les « volants », généralement en extérieur et dont les bannes très colorées constituent un signal attractif pour les chalands.
Trois hypothèses d’organisation fonctionnelle du marché sont schématiquement évoquées : une simple halle couverte, un équipement totalement clos ou encore une intelligente combinaison de ces deux schémas… dans un quartier en mutation… L’opération « marché Delaune » s’inscrit dans une démarche urbaine plus vaste : l’aménagement des quartiers Sud de la ville et l’émergence d’une centralité. La démarche se fonde sur d’importants projets structurants, menés par la Mairie, en partenariat avec la Communauté d’Agglomération, le Département, la Région …Le tramway, la restructuration de la gare Aragon, le centre nautique, la rénovation des équipements scolaires, l’Axe Communautaire, …, sont autant de dynamiques de projet en cours qui transformeront progressivement les usages et l’image des quartiers Sud et le connecteront plus fortement à la Ville. Dans ce processus urbain en marche, le marché Delaune doit être considéré comme une pièce essentielle, porteuse de convivialité, de « bien vivre ensemble », plus que comme un lieu simplement commercial. C’est là toute la différence avec les centres commerciaux voisins, superbement isolés sur leurs aires de stationnement bitumées.Le cahier de préconisations est alors remis à la Mairie dans sa forme définitive, à charge pour elle de le joindre au cahier des charges établi par le programmiste et destiné aux futurs maîtres d’œuvre du marché. L’originalité du groupe Delaune a été de rassembler habitants du quartier et commerçants du marché, a priori antagonistes, les premiers revendiquant un droit d’usage en dehors des jours d’activité commerciale, les autres revendiquant la sécurisation permanente de leur outil de travail.Chacun avec sa légitimité propre.Le groupe de travail a su lever cette difficulté, démontrant que l’usage de la halle par les habitants affirmerait l’urbanité du lieu, attirant des habitants du quartier mais aussi hors du quartier, par son caractère exemplaire de pôle urbain.En retour, cette attractivité est l’un des moteurs d’une vie commerciale dynamique ; elle saura donc renforcer le fonctionnement commercial du marché. Pour résumer l’idée directrice du groupe de travail, dont il convient ici de rappeler tout l’attachement à « son » marché, à « ses » commerçants : C’est l’urbanité du lieu qui attire le commerce…puis le commerce qui en consolide l’attractivité. L’ensemble de la démarche est désormais consultable sur un blog conçu, réalisé et mis à jour par Abdel ; qu’il en soit ici vivement remercié, ainsi que l’ensemble des acteurs actifs de cette étude participative, par ordre d’apparition (sur l’alphabet) : Michelle ASSERE, Samia BELAÏDOUNI, Bernadette BOURALI, Mme Mr Patrick BOURGEOIS, Guillaume BULCOURT, Daniel CAPOCCI, Françoise CHIEZE, Céline DELESTRE, Florence DESVERGNES, Aldo DUMONT , Raymond FLORENTIN, Michael GALLET, Mauricette GARCIA JIMENEZ, Jean Louis GIRAUDOU, Gilbert GONNET, Pinto GRACA COSTA, Mauricette JOUSSELIN, Annie LECLERC, Mireille LEMONNIER, Odette MARTIN, Jean MATHONNET, Nicole MAYER FABBRI, Charles MECONTE, Jean Claude MONGEREAU, Carmen NERI, Jeanine ROLLIN-COUTANT, MM SEITZ, Sylvie THEVENOT, Thérèse TRIFAULT, Yvette VEISBERG, Yvette VIEUBLE, Abdel ZEHAR. Et jean marie HENNIN, assistant à la maîtrise d’usage. Le blog : http://mqb.vefblog.net
Finalement, nous, habitants du quartier, éprouvons une double satisfaction : · Dans un domaine que nous ne connaissions pas, avoir élaboré un cahier de préconisations, document à la fois appropriable par les habitants et recevable par le maître d’ouvrage du projet ;· Avoir constitué un groupe solide, motivé et solidaire, capable de porter et diffuser notre travail mais également capable d’en assurer la destinée…
Le livre de l’aménagement
Principes généraux
L’opération marché Delaune s’inscrit dans 2 logiques municipales :· La restructuration d’un bâtiment particulièrement dégradé, la réhabilitation de son image et la re-dynamisation de l’attractivité commerciale qui s’y attache;· Le désenclavement des quartiers Sud par une politique de centralité, appuyée sur de grands travaux structurants, tels les tramway, centre nautique, axe communautaire, restructuration des équipements scolaires et … marché Delaune. Dans ce contexte de dynamique de projet, la Mairie a souhaité mettre en œuvre une double approche pour l’étude du marché Delaune :· Le marché analysé comme un espace spécialisé, «vu par l’intérieur », démarche fondée sur la mise en œuvre des mécanismes d’attractivité commerciale et menée par le bureau de programmation MENIGHETTI ;· Le marché « vu par l’extérieur », intégré à l’usage public et constitutif de l’espace public, démarche novatrice initiée par le groupe de travail d’habitants dans la recherche d’une plus grande urbanité pour l’ensemble du quartier. Ces 2 démarches, qui concernent l’aménagement à diverses échelles, sont intimement complémentaires, interactives et les limites entre les deux sont plutôt floues.C’est d’ailleurs pourquoi le groupe de travail s’est constitué à partir d’habitants du quartier mais aussi de commerçants du marché.C’est également pour que l’information des habitants soit complète que le bureau Menighetti a été invité à exposer l’avancement de ses études au groupe de travail. Ces 2 démarches sont complémentaires et mêlées à deux titres :· L’occupation du sol : Ménighetti a défini 4 scénarios d’occupation du site, présentées ci-après : implantation d’un marché couvert « en plots » en retrait de l’avenue K Marx; implantation d’un marché couvert « en plots » en front bâti ; implantation d’un marché de rue en contre allée de l’avenue K. Marx ; implantation « en lanière » d’un marché de rue sur la parcelle du marché.Chaque scénario induit un impact sur la nature et la qualité de l’espace public « résiduel » et concerne donc directement l’étude « par l’extérieur » menée par les habitants. · Les usages :L’étude Ménighetti optimise l’usage commercial du marché, qu’elle établit à 3 jours par semaine ; les habitants complètent cette optimisation par une démarche d’occupation des locaux hors marchés, c’est à dire 4 jours par semaine, ce qui représente un important potentiel d’usage urbain.
Le groupe a abordé l’aménagement selon 3 thèmes généraux : · Le stationnement· Les échelles en jeu· L’accessibilité Le stationnement : La question du stationnement est posée de manière récurrente, tant par le groupe que par l’ensemble des habitants rencontrés pendant le temps de l’étude. Même si quelques mesures peuvent être adoptées localement, cette difficile question ne peut être dissociée de 2 facteurs extérieurs au quartier :· La mobilité en ville et les effets induits par l’arrivée du tramway , la rénovation de la gare intermodale Aragon, les pistes cyclables ,… · Le stationnement en ville, pour lequel une étude est en cours. Il convient, dans un premier temps d’analyse, de distinguer les divers types de stationnement à l’échelle locale :· Le stationnement résidentiel (lié aux 3.000 habitants du quartier)· Le stationnement « métro » (les rues du quartier comme parking relais pour les usagers du métro)· Le stationnement-marché spécifique aux jour d’ouverture du marché :
Quelques réponses locales peuvent être apportées ponctuellement :· Le drainage par le tramway de nouveaux quartiers devrait avoir un effet rapide sur le stationnement-métro ;· La réorganisation de la rue du Docteur Antonmarchi devrait permettre une meilleure gestion du stationnement-marché; cette restructuration pourrait entraîner la démolition des box de garage extérieurs, dont certains sont en fait à usage de dépôt ; une telle réorganisation pourrait également s’accompagner de la création d’un porche-piétons entre la rue du Docteur Antonmarchi et l’avenue Karl Marx, nécessitant la suppression d’un ou deux logements de la barre HLM ;· Une modification de la circulation des véhicules individuels (par la rue du Docteur Antonmarchi) les jours de marché devrait permettre de gagner en fluidité et en efficacité, seuls les bus pouvant emprunter l’avenue Karl Marx ; Ces mesures simples, locales, ponctuelles, ont provoqué de vifs débats au sein du groupe, en particulier sur la question de la démolition des box extérieurs ou la création d’un porche offrant une meilleure accessibilité vers la place du marché. Inévitable conflit d’intérêts entre la défense de « droits acquis » privatifs et historiques (ici, les box) face à la mutation d’un quartier périphérique en pôle urbain, avec son espace public et sa dynamique collective … Cette « bataille » est nécessaire mais elle n’est pas gagnée ; elle demandera un travail de pédagogie auprès de l’ensemble des habitants pour qu’ils s’approprient l’idée que la qualité du cadre de vie et le mieux vivre ensemble passent par la qualité de l’urbanité du lieu.Les échelles en jeu : Le marché interagit à 3 échelles :· Comme « marqueur urbain », créateur de flux et producteur de richesses, constitutif d’un pôle urbain en formation, il interagit à l’échelle de la ville.· Comme repère architectural, la nouvelle halle éclairera ce quartier résidentiel à l’architecture très ordinaire ; nous notons que d’autres projets de restructuration (pôle nautique, …) contribueront à renforcer ce renouvellement de l’image architecturale, à l’échelle du quartier .· Comme « générateur » d’usages et d’espace public, le marché interagit sur l’Axe Communautaire en projet, à une échelle transversale , drainant les quartiers de la RN7 à la rue de Chevilly. Partant de cette caractérisation du marché et de la reconnaissance des échelles en jeu, le groupe développe 3 scénarios d’aménagement de l’espace public:· La constitution d’un parvis· L’aménagement en lanières· La sédimentation L’accessibilité Quelques soient les scénarios envisagés, le groupe a fortement insisté sur une préconisation essentielle, l’accessibilité du marché, sous toutes ses formes :· Praticabilité des parcours menant au marché, à l’échelle du quartier (voiries et revêtements, trottoirs et marches, sentiers, bancs, éclairage, obstacles, …) ;· Accessibilité de l’équipement aux personnes à mobilité réduite, dans toutes ses parties et fonctions .
Développement de l’étude d’aménagement
Le groupe de travail développe sa réflexion selon les scénarios énoncés ci-dessus. 1) La constitution d’un parvis :· Le parvis-monument : tout repère dans la ville, tout monument , dispose d’un parvis qui valorise sa fonction et/ou sa valeur architecturale ;· Le parvis-réunion : la création de flux induit un espace pour la réunion, pour l’expression de la vie publique ;· Le parvis-passeur, passeur d’échelle et respiration entre la halle et son environnement de barres de logements ;· Le parvis-événement, considéré comme un élément constitutif de l’Axe Communautaire, que nous imaginons plus comme une somme de lieux typés (parvis du marché, parvis du collège, parvis du centre nautique, etc… ) que comme un espace linéaire et autonome, les « champs élysées » de Villejuif...
L’Axe Communautaire, lien transversal de la RN7 à la rue de Chevilly, |
Le premier scénario d’aménagement se fondait sur l’hypothèse d’une halle compacte et d’un front bâti permettant d’identifier clairement le parvis du marché et sa capacité à structurer le territoire, à l’imposer dans l’échelle urbaine. Le groupe a pris beaucoup de plaisir à travailler sur cette première simulation. Notre second scénario s’est librement inspiré du scénario 3 de Ménighetti, « marché mixte », qui laisse apparaître une composition du marché en tranches fonctionnelles parallèles, que nous nommons les « lanières », en référence également aux barres de logements qui structurent le site en autant de lanières… L’étude de ce scénario nous a permis d’exprimer une critique sur la bande technique (bar, locaux d’accompagnement) qui s’érige comme un mur devant les façades des logements Guillemin, critique que nous retiendrons dans les préconisations. Les lanières présentent l’intérêt d’irriguer le territoire en proposant des liens fonctionnels, paysagers et architecturaux entre un pôle très actif, l’avenue Karl Marx, et l’îlot Jacques Duclos, qui souffre d’un effet «d’arrière-cour » et de désuétude.
3) La sédimentation
Nous partons du principe -et du constat- que la Ville se construit sur elle-même par sédimentation, nappe après nappe.Nous avons donc souhaité tester, pour ce 3ème scénario, une simulation de sédimentation par superposition des 2 systèmes précédents, lanières sur parvis. Il en résulte les possibilités d’une liberté formelle pour la halle, tenue cependant par des préconisations sur les marges de constructibilité, la création d’un front bâti, le respect des transparences, la volonté de tisser des liens entre Karl Marx et Jacques Duclos, … Il en résulte les conditions d’expression d’une grande richesse d’espace public, la mise en œuvre d’une complicité entre la halle et ses espaces extérieurs, une monumentalité douce mise en évidence par le parvis, en somme toutes les promesses d’un excellent projet architectural et urbain.
Le livre de l’usage
La rénovation du marché Delaune offre aux habitants l’opportunité de disposer d’un espace ouvert à leurs initiatives, 4 jours par semaine. Initialement, si l’on reproduit le système Delaune, le marché est un lieu spécialisé, avec ses équipements techniques soumis à des règles d’hygiène et de sécurité strictes, inaccessibles au public. Le groupe a distingué 2 grandes familles de marché :· Le marché de rue, où tous les étals sont mobiles, l’exemple le plus représentatif étant le marché parisien ; la traduction architecturale, pour Delaune, serait une halle-parapluie, totalement ouverte ;· Le marché en plots, clos et couvert, équipé d’étals fixes, de vitrines réfrigérées, … la traduction architecturale serait l’équivalent de la halle actuelle, bien sûr normalisée, architecturée et sécurisée mais inaccessible hors jours de marché . Dans le groupe, un désaccord s’est rapidement déclaré entre ces 2 tendances.Nous n’avons pas assisté au clivage attendu et sans surprise habitants contre commerçants mais à une vive discussion entre 2 groupes mélangeant chacun habitants et commerçants :· D’une part les tenants de la halle ouverte, qui offre incontestablement le plus de liberté d’usages aux habitants mais qui contraint les commerçants à s’équiper en coûteux étals techniques démontables ;· D’autre part, les tenants de la halle fermée et équipée, offrant le plus grand confort aux commerçants mais rien aux habitants. Les habitants de ce groupe expriment leur crainte de voir les commerçants fuire définitivement Delaune si leurs conditions de travail ne sont pas optimisées dans le projet. Entre ces 2 options maximalistes et incompatibles, où et comment placer le curseur ? Le groupe a alors poussé son analyse en se référant en particulier à la « typologie des étals », dressée par Ménighetti par observations in situ, en juin 2007. Une première information se dégage de cette typologie: la halle actuelle apparaît comme « une halle surdimensionnée qui renforce l’effet d’appauvrissement du marché » ; l’étude de commercialité préconise une réduction de 30% de la surface. Une seconde information porte sur les divers types de commerces , chacun avec sa logique et ses contraintes propres:· Les commerces sensibles : viande, poisson, crémerie, … · Les commerces non-sensibles : légumes et fruits, vêtements, …· Les volants, qui s’installent traditionnellement hors halle tout en en assurant l’attractivité. Un consensus se dégage finalement pour reconduire la situation actuelle : · Les équipements pour « commerces sensibles » existants actuellement seraient répliqués dans la nouvelle halle, dans une aire sécurisée et non accessible hors jours de marché ; cette aire prendrait en compte l’extension de ces commerces, à hauteur de 10% de la surface, selon l’estimation proposée par Ménighetti .· Les commerces non sensibles seraient traités en « marché de rue », étals mobiles sous halle, libérant l’espace hors marchés . C’est cette aire accessible du marché qui serait disponible et exploitable par les habitants. A ces surfaces commerciales s’ajouteraient les locaux d’accompagnement (bureau du placier, stockage matériel marché, local déchets, sanitaires commerçants et sanitaires publics) l’ensemble représentant environ 150 m2, selon l’étude Ménighetti.(Ces locaux d’accompagnement, a priori borgnes, ont par ailleurs fait l’objet d’une précédente préconisation « aménagement » pour leur implantation en fond de place du marché plutôt qu’en vis à vis des façades de logements de la barre Guillemin.) Le groupe a donc vérifié qu’une certaine conception du marché était compatible avec une occupation de l’espace de la halle par les habitants, hors jours de marché et dans le complet respect des contraintes commerciales. Fort de cet acquis essentiel, le groupe aborde la définition des activités qui pourraient s’y dérouler, en quatre temps :· Evaluation du « capital social » du quartier : sur quelles populations, quelles forces, sur quelles dynamiques compter ?· Elaboration d’une grille d’activités souhaitées, définition de critères de compatibilité avec la vocation commerciale de la halle ;· Enquête ouverte auprès des habitants, soit par l’approche personnelle, soit par une manifestation du groupe lors du marché du 28 mai ;· Récolement et validation, élaboration de la grille « définitive ». Le groupe a particulièrement insisté sur la « gouvernance » du lieu, écartant l’idée d’une gestion municipale au profit d’une animation exercée par les habitants eux-mêmes.A charge pour eux de constituer la ou les structures associatives (par exemple) susceptibles d’en assumer la responsabilité, ou de s’appuyer sur des structures existantes en partenariat (le Relais, Sports et Loisirs, la Structure d’animation, …). Régulièrement rappelé lors des réunions de travail, l’enjeu n’a échappé à personne: l’usage de la halle par les habitants ne peut, d’aucune manière, interférer sur un fonctionnement commercial sans faille. Rappelons enfin que l’étude participative menée par les habitants revendique 2 ambitions :· Elaborer des préconisations ;· Constituer un groupe solide et solidaire capable d’en assumer la destinée… Ce dernier objectif a été parfaitement atteint ; la qualité des réflexions et des travaux du groupe en est le meilleur témoignage, de même le respect et la compréhension mutuels qui ont su émerger des divergences et des turbulences du départ.
Les préconisations d’usages
Elles apparaissent sur la grille ci-contre, avec le double objectif de présenter les vœux et souhaits des habitants et de fournir au bureau de programmiste une matière première brute.
Le livre de l’architecture
La halle actuelle présente un étrange mimétisme avec les immeubles qui l’environnent ; couleurs, matières, volumes, rien ne se distingue vraiment alors qu’il appartient aux équipements publics de donner leur « couleur » à leur quartier d’accueil. La création d’une architecture nouvelle offre donc la chance de modifier durablement l’image de ce grand ensemble de logements (souvent décrit comme monotone).Un objet incongru, qui modifiera le regard des habitants sur leur propre quartier mais aussi, si le projet a cette force, dégagera une attractivité forte pour tous les urbains curieux venus d’autres quartiers exercer leur « droit d’ingérence » architecturale ! Mais les préconisations architecturales du groupe de travail abordent également d’autres aspects du projet :· Son rapport à l’espace public ;· Son rapport de convivialité au quartier ;· La « salle en halle », destinée à abriter les activités des habitants. Le rapport du projet à l’espace public paraît assez contradictoire : d’une part, la halle et son parvis sont identifiés comme « marqueur urbain », tant à l’échelle de la ville qu’à l’échelle de l’Axe communautaire, se référer aux préconisations d’aménagement ;d’autre part, il lui est demandé une volumétrie discrète, pour ne pas masquer les façades de logements qui lui font face. La préconisation pourrait se résumer à « une monumentalité sans ostentation ». Dans son rapport au quartier, il est demandé aux concepteurs de la halle d’introduire la plus grande convivialité, c’est à dire cette capacité d’exister pleinement sans (trop) contraindre son voisinage. Cette réflexion appelle plusieurs préconisations :· Une marge de recul d’au moins 12 mètres de la halle par rapport aux façades des immeubles de logements ;· Le respect de la transparences existante, créée par le porche percé dans la barre Gaston Cantini, qui permet une belle échappée dans l’univers rigide des barres de logements ; · En forte réaction aux façades du marché actuel, le groupe refuse les murs aveugles et préconise, sinon une transparence totale, au moins une complicité intérieur/extérieur qui sache animer les rues périphériques du marché ;· Implanter les locaux techniques en évitant l’effet muraille ;· Située en partie centrale d’une place entourée d’immeubles de logements, la halle sera beaucoup vue du dessus ; c’est dire que sa toiture constitue une 5ème façade, que les habitants souhaitent travaillée avec autant de soins que les 4 autres. L’idée d’une terrasse plantée, de préférence accessible, a fait l’unanimité.· Le rappel enfin d’une précédente préconisation : l’accessibilité absolue de la halle aux personnes à mobilité réduite. Il s’agit d’une obligation réglementaire sur laquelle le groupe a jugé bon d’insister. La « salle en halle » Certaines activités recensées par la grille des usages appellent un local couvert, clos, chauffable, susceptible d’accueillir jusqu’à 70 personnes. Cette salle peut être fixe, déployable, modulable,… à partir du moment où sa mise en place ne requiert aucune manipulation lourde et hors de portée des habitants. Il n’appartient pas au groupe de travail d’en définir la superficie, ni la modularité, qui doivent être compatibles et cohérentes avec l’ensemble du projet.L’avis de l’expert Ménighetti sera donc d’une grande utilité. La salle ne bénéficiera d’aucun équipement particulier ; elle sera banalisée pour accueillir le marché sans transformations notoires.Les petits équipements identifiés, tels puisage d’eau, évier, vidoir,… devraient pouvoir être ceux du marché. Une attention sera portée aux matériaux : isolants thermiques, phoniques, résistants.Aucune prescription particulière pour les sols, qui seront plans et relativement lisses par nature (obligation d’entretien facile pour respecter
l’hygiène sur le marché).
Les préconisations d’architecture
Annexes